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La psychanalyse pour les nul : Une vulgaire charlatanerie du XXè sciècle. En 60 secondes et 2 paragraphes.

Début.

D'un point de vue historique, la psychanalyse est à l'origine une technique psychothérapeutique, provenant de la cure cathartique de Joseph Breuer appelée «talking cure», du fait qu'elle repose essentiellement sur la parole, mais elle est bien vite devenue un vaste champ conceptuel a part entière fondée sur l'exploration de l'inconscient à l'aide de l'association libre, son principe est la levée des refoulements pathogènes. Elle s'appuie pour cela sur l'interprétation de la «névrose de transfert»[1],[2]. Dans la définition qu'en donnait Sigmund Freud, la psychanalyse est le nom : * d'un procédé d'investigation des processus psychiques, qui autrement sont à peine accessibles; * d'une méthode de traitement des troubles névrotiques, qui se fonde sur cette investigation, (cf.cure psychanalytique) * d'une série de conceptions psychologiques acquises par ce moyen et qui fusionnent en une discipline scientifique nouvelle (cf. Métapsychologie)[3].

Cette pratique est extrêmement controversée. Elle est « marginale » sauf en France et en Argentine[4]. Le succès du cas fondateur Anna O.[5] est un mensonge selon Freud (rapporté par Jung)[6] et Jones[7]. La correspondance de Freud révèle qu'en fait les traitements étaient des échecs[8]. Selon Lacan en 1977 elle est « une escroquerie »[9],[10], puis en 1978 « un délire », « pas une science », une pratique ne montrant « pas de progrès »[11]. De nombreuses affirmations de Bettelheim sont des « impostures »[12] avérées[13]. De graves incohérences sont reprochées à la psychanalyse: En 1922, Freud écrit qu'elle est un « traitement médical » mais qu'il « se passe d'une façon tout à fait contraire aux autres branches de la médecine (...) [et] qu'il ne peut rien promettre »[14], ce qui est incompatible. Ces contradictions sont ré-affirmées en 2011 dans un film[15] censuré[16] à propos de l'autisme: il faut fondamentalement « abdiquer à l'idée d'une progression »[17], l'analyste doit pouvoir vivre avec le conflit (qui est le « fondement même de la pratique analytique »[18]) entre absence totale de résultats[19],[20] tout en étant « payé pour donner du soin »[21]. Ces contradictions perdurent en 2012 : certains auteurs continuent de demander d'inclure la psychanalyse dans le champ médical, tout en rejetant les processus de validation[22],[23]. Pour d'autres auteurs, la psychanalyse est « un mythe »[24],[25],[26], « un substitut de religion »[27], une « pseudo-science »[28], une « bizarre charlatanerie d'autrefois »[29], « peu efficace et peut aggraver l'état d'un patient »[30].

Fin.

Références

  1. 1 Dictionnaire de la psychanalyse, Roudinesco et Plon, 2006, p. 837.
  2. 2 J. Chazaud, Petit vocabulaire raisonné de la psychanalyse, Éd. Privat, 1988. (ISBN 2708919733)
  3. 3 Sigmund Freud: 1923, Encyclopedia Britannica
  4. 4 « La France est - avec l'Argentine- le pays le plus freudien du monde. Cette situation nous aveugle : à l'étranger, la psychanalyse est devenue marginale. » « Le livre noir de la psychanalyse » sous la direction de C Meyer, les arènes, 2005. (ISBN 2912485886)
  5. 5 S. Freud & J. Breuer, Études sur l'hystérie (1895), PUF, 2002. (ISBN 2-13-053069-9)
  6. 6 « En fait, le mensonge avait déjà été révélé, mais sans faire de vagues. En 1925, Jung avait déclaré, dans un séminaire donné à Zurich, que Freud lui avait confié que la malade n’avait pas été guérie. Le 2 juin 1935, Freud écrivait à son ami Stéphane Zweig que Breuer avait abandonné le traitement d’Anna O. alors que la patiente allait encore très mal et qu’« elle lutta encore pendant des mois, dans un sanatorium, avant de recouvrer la santé ». » Jacques Van Rillaer - Revue Science et pseudo-sciences n°300 [archive], avril 2012.
  7. 7 « Un an après qu’il eût cessé de la soigner, Breuer confia à Freud qu’elle était tout à fait détraquée, et qu’il lui souhaitait de mourir et d’être ainsi délivrée de ses souffrances. » Ernest Jones, La Vie et l’œuvre de Sigmund Freud, p 248, tome 1, PUF, 1958. (ISBN 2130556922)
  8. 8 « La pauvreté des effets thérapeutiques apparaît tout au long de la correspondance de Freud avec ses amis, collègues et disciples : Fliess, Jung, Ferenczi et al. Pour un exposé des traitements de tous les patients de Freud identifiés à ce jour, voir M. Borch-Jacobsen : Les patients de Freud. Ed. Sciences Humaines, 2011, (ISBN 2361060086) », Jacques Van Rillaer - Revue Science et pseudo-sciences n°300 [archive], avril 2012.
  9. 9 « Notre pratique est une escroquerie : bluffer, faire ciller les gens, les éblouir avec des mots qui sont du chiqué, c’est quand même ce qu’on appelle d’habitude du chiqué — à savoir ce que Joyce désignait par ces mots plus ou moins gonflés — d’où nous vient tout le mal. » Jacques Lacan, 26 février 1977, conférence à Bruxelles. Publiée dans Quarto (Supplément belge à La lettre mensuelle de l’École de la cause freudienne), numéro 2, 1981. Extraits publiés dans Le Nouvel Observateur, p 88, numéro 880, 1981.
  10. 10 Lacan revient sur son qualificatif "escroquerie". « Je pense que, vous étant informés auprès des Belges, il est parvenu à vos oreilles que j'ai parlé de la psychanalyse comme pouvant être une escroquerie. [...] La psychanalyse est peut-être une escroquerie, mais ça n'est pas n'importe laquelle — c'est un escroquerie qui tombe juste par rapport à ce qu'est le signifiant, soit quelque chose de bien spécial, qui a des effets de sens. » Lacan, séminaire du 15 mars 1977 à Paris. Publié dans Ornicar? Bulletin périodique du champ freudien, «L'escroquerie psychanalytique», p 8, numéro 17, 1979.
  11. 11 « La psychanalyse n’est pas une science. Elle n’a pas son statut de science, elle ne peut que l’attendre, l’espérer. C’est un délire — un délire dont on attend qu’il porte une science. On peut attendre longtemps ! Il n’y a pas de progrès, et ce qu’on attend ce n’est pas forcément ce qu’on recueille. C’est un délire scientifique. » Jacques Lacan, p. 9, Ornicar ? Bulletin périodique du champ freudien, numéro 14, 1978, (ASIN B004H2VG96)
  12. 12 « On pourrait évoquer par exemple les impostures de Bruno Bettelheim », Jacques Van Rillaer - Revue Science et pseudo-sciences n°300 [archive], avril 2012.
  13. 13 Richard Pollak - Bruno Bettelheim ou la fabrication d’un mythe, Les Empêcheurs de penser en rond, 2003. (ISBN 2846710511)
  14. 14 « (...) la psychanalyse est un procédé de traitement médical de personnes atteintes de maladies nerveuses. Ceci dit, je puis vous montrer aussitôt sur un exemple que les choses ne se passent pas ici comme dans les autres branches de la médecine, qu'elles s'y passent même d'une façon tout à fait contraire. (...) et quant au résultat, nous lui disons que nous ne pouvons rien promettre (...). Il va sans dire que de bonnes raisons, dont vous saisirez peut-être l'importance plus tard, nous dictent cette conduite inaccoutumée. » Introduction à la psychanalyse, Sigmund Freud (trad. S.Jankélévitch), p 9-12, Payot, 1922, (ISBN 2228894052).
  15. 15 Film Le mur ; la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme, minute 42 et suivantes, Sophie Robert, 2011,lien [archive].
  16. 16 Autisme : le documentaire « Le Mur » condamné par la justice, 19h21, 26.01.2012, Rue 89 , article [archive]. Censuré le 26 janvier 2012 : A la demande d'Esthela Solano-Suarez, D'Eric Laurent et d'Alexandre Stevens le Tribunal de Grande Instance de Lille, dans son jugement du 26 janvier 2012 a ordonné que soit retiré du film, l'ensemble des extraits de leurs interviews sans pour autant prononcer une interdiction totale du film. En conséquence le film ne peut plus être diffusé tel que monté à l'origine par sa réalisatrice.
  17. 17 « Si l'enfant fait rien de toute la séance, si je somnole à côté de lui ça m'est égal, je suis habitué à ça dans mon travail de psychanalyste. (...) ça suppose de ramer à l'encontre de tout un fonctionnement social qui veut que on est pressé par le temps, qu'il faut faire des trucs, que c'est bien gentil tout ça mais quand même mais si l'enfant est encore comme ça dans 10 ans c'est pas vous qui... (...) Je me mets dans la position d'être psychanalyste. Ça veut dire de n'avoir ni mémoire ni attentes. Et à partir de ce moment là il se passe quelque chose [non précisé] et ça - je pense - c'est une attitude psychanalytique profondément. (...) Le point fondamental de mon attitude en tant qu'analyste vis-à-vis ces enfants là [autistes], c'est le fait d'abdiquer à l'idée d'une progression. Et ça va pas de soit. » Laurent Danon-Boileau - Linguiste MODYCO CNRS - Psychanalyste SPP - Centre Alfred Binet, Paris. Ibid. film Le mur, minute 42.
  18. 18 « Je vous pris de croire que mon idéal analytique me fait exigence d'abandonner cette dimension là, mais il se trouve aussi que j'appartiens à une société dans laquelle je suis payé pour donner du soin. Par conséquents je suis en conflit. Mais ça, la situation de conflit, si un analyste n'est pas foutu de la vivre, il faut qu'il change de métier. Parce que c'est le fondement même de la pratique analytique. » Laurent Danon-Boileau - Linguiste MODYCO CNRS - Psychanalyste SPP - Centre Alfred Binet, Paris. Ibid. film Le mur, minute 42.
  19. 19 « Quel est l'impact de la psychanalyse sur les enfants autistes ? Qu'est ce qu'un enfant autiste peut raisonnablement en attendre en termes de résultats pratiques ? Réponse: Le plaisir de s'intéresser à une bulle de savon. Je ne peux pas vous répondre autre chose. » Laurent Danon-Boileau - Linguiste MODYCO CNRS - Psychanalyste SPP - Centre Alfred Binet, Paris. Ibid. film Le mur, minute 42.
  20. 20 «  Quel est l'impact de la psychanalyse sur les enfants autistes ? Qu'est ce qu'un enfant autiste peut raisonnablement en attendre en termes de résultats pratiques ? Réponse: Mais ça je ne peux pas répondre à ça, c'est pas une question de psychanalyste ça. » Prof. Pierre Delion - Psychanalyste - Chef du service de pédopsychatrie de CHU de Lille. Ibid. film Le mur, minute 42.
  21. 21 « Je vous pris de croire que mon idéal analytique me fait exigence d'abandonner cette dimension là, mais il se trouve aussi que j'appartiens à une société dans laquelle je suis payé pour donner du soin. Par conséquents je suis en conflit. Mais ça, la situation de conflit, si un analyste n'est pas foutu de la vivre, il faut qu'il change de métier. Parce que c'est le fondement même de la pratique analytique. » Laurent Danon-Boileau - Linguiste MODYCO CNRS - Psychanalyste SPP - Centre Alfred Binet, Paris. Ibid. film Le mur, minute 42.
  22. 22 « En 2004, un rapport de l’Inserm concluant à la « meilleure efficacité » des TCC dans le traitement des troubles mentaux avait déjà fait polémique. En effet, comment imposer les mêmes critères d’évaluation à des pratiques aux finalités si différentes ? De manière générale, alors que les TCC visent la réduction d’un symptôme, la psychanalyse propose d’en rechercher le sens. », La psychanalyse est-elle en danger ?, Entretien [archive] réalisé par L. Etre, L'Humanité, 23.03.2012.
  23. 23 « Collègues et amis, journalistes, poètes et écrivains, défendez avec nous la possibilité de rêver sans être évalué, de chercher dans le petit trébuchement de langage le signe de l’inconscient. » Ne tirez pas sur la psychanalyse !, Marlene Belilos, Tribune Rue89 [archive], 30.03.2012.
  24. 24 « La psychanalyse est un mythe, Lévi-Strauss l'a résumé », Marie Moscovici, p 205, Il est arrivé quelque chose, approches de l’événement psychique, Éd. Payot, 1991. (ISBN 2228883417)
  25. 25 Jean Laplanche cite Moscovici dans La psychanalyse: mythes et théorie, pp 205-224, Revue Philosophique de la France et de l'Étranger T. 187, No. 2, Presses Universitaires de France, 1997. Perma ref [archive]
  26. 26 Claude Lévi-Strauss, La Potière jalouse, Éd. Plon, 1985. (ISBN 2259013619)
  27. 27 George Steiner, La nostalgie de l'absolu, Éd. 10/18, 2003, (ISBN 2264036834)
  28. 28 Karl Popper, Conjectures et réfutations, 1953, (ISBN 2228900583)
  29. 29 « By 1979 Freudian psychology was treated as only an interesting historical note. The fashionable new frontier was the clinical study of the central nervous system....Today the new savants probe and probe and slice and slice and project their slides and regard Freud's mental constructs, his "libidos", "Oedipal complexes," and the rest, as quaint quackeries of yore, along the lines of Mesmer's "animal magnetism." », In Our Time, Tom Wolfe, Ed. Bantam, 1999, (ISBN 0553380605).
  30. 30 « la psychanalyse n'est pas seulement peu efficace: l’expérience montre qu'elle peut sérieusement aggraver l'état d'un patient », Jacques Van Rillaer, Les Illusions de la psychanalyse, p359, Mardaga, 1995 (ISBN 2870091281)

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